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| L'industrie du troisième millénaire | |
| in Patrimoine Magazine - Mars - Avril 2005 - N°4 | 
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 | Revue de presse | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Placement PassionŒUVRES D'ART :  | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| 2003/2004 | 1994/2004 | |
| Figuration Libre | +15,9 % | +60,1 % | 
| Robert Combas | +14,2 % | +69,0 % | 
| François Boisrond | +64,2 % | -25,8 % | 
| Hervé Di Rosa | +10,0 % | +150,8 % | 
| Variation des prix des peintures : janvier 1994 - décembre 2004 | ||
Des Combas à moins de 6 000 €
Robert Combas, le leader du groupe, est aussi l'artiste contemporain le plus vendu 
en France avec près de 200 lots proposés en ventes publiques. Sa 
cote a progressé de 14,3 % cette année. Extrêmement productif, 
Robert Combas est peut-être l'artiste qui dégage le plus de liquidités 
parmi ceux de sa génération. Mais produire en quantité implique 
un tri sévère pour maintenir un continuum qualitatif. Ainsi, vous 
débourserez moins de 6 000 € en moyenne pour une toile (Hare Krishna, 
Ramala, une technique mixte de 2000 s'est échangée 2 200 
€ chez Tajan le 30 novembre 2004) ; mais vous pourrez quintupler la mise 
pour emporter une uvre majeure.
Prometteurs et accessibles
Les peintures de François Boisrond et d'Hervé Di Rosa ont la cote 
et sont plus abordables : plus de la moitié sont adjugées en deçà 
de 1 500 €. Certaines maisons de ventes parisiennes telles Cornette De Saint-Cyr, 
Perrin-Royère-Lajeunesse, Christie's, Briest ou encore Tajan ont l'habitude 
de présenter de manière régulière des uvres 
de Combas et de provoquer des records. Il est aussi possible de retrouver chaque 
semaine des toiles de la Figuration Libre un peu partout en province.
C'est Antoine-Louis Barye qui le premier, au XIXe siècle, donne son autonomie à l'animal pour le placer au même rang que la figure humaine. À sa suite émerge une école française de sculpteurs animaliers. Saisissant dans les zoos les animaux sur le vif, ils participent à l'intérêt général pour les études anatomiques et l'histoire naturelle.
Nombreux facteurs de prix
Le bronze est leur matériau de prédilection, presque exclusivement. 
Ils réalisent d'abord un modèle en plâtre puis en tirent un 
moule qui permet d'effectuer la fonte en bronze. Fonte à la cire perdue 
ou fonte au sable, la première offrant une meilleure qualité que 
la seconde. Ces techniques de sculpture permettent de réaliser plusieurs 
bronzes pour un même modèle. Jusqu'en 1968, aucune législation 
ne réglementait la quantité et la numérotation des tirages. 
Or, la date de fonte (parfois postérieure à la mort de l'artiste), 
la quantité et le numéro de tirages influent directement sur le 
prix. Autres facteurs essentiels : la qualité de la fonte, des finitions 
et de la patine, le cachet du fondeur, la signature et bien sûr la taille 
de la sculpture. Ces divergences qualitatives expliquent une vaste échelle 
de prix : de 100 € à plus de 500 000 € ! Rares sont en revanche 
les modèles en plâtre qui, en tant que pièces uniques appartiennent 
souvent aux collections des musées.
 La qualité pour 2 à 3 000 €
Longtemps laissée de côté, la sculpture animalière 
est revenue à l'honneur au début des années 1980. Sa cote 
a constamment progressé à partir du milieu des années 1990 
avec une augmentation de plus de 75 % entre 1996 et 2001. Depuis cette date, elle 
tend pourtant à baisser sensiblement. De nombreuses sculptures de belle 
qualité sont aujourd'hui disponibles autour de 2 000 à 3 000 
€. Dans cette gamme de prix figurent les premiers représentants de 
l'école animalière française : Pierre-Jules Mené, 
Alfred Dubucand, Charles Valton ou Christophe Fratin. Pulvérisant les records, 
le Lion et lionne de Nubie de Rembrandt Bugatti s'est, elle, enlevée 
à 3 500 000 F (533 572 €) en 2000. La cote de l'artiste a continué 
de progresser jusqu'en 2002. Depuis, elle est à la baisse (-57,7 % sur 
deux ans), selon artprice.com.
| 2003/2004 | 1994/2004 | |
| Sculpture animalière XIXe | -12,2 % | +33,7 % | 
| A.L. Barye | -39,1 % | -0,5 % | 
| P.J. Mene | -7,9 % | +17,8 % | 
| Rembrandt Bugatti | -2,8 % | +276,1 % | 
| Variation des prix des sculptures : janvier 1994 - décembre 2004 | ||
 Barye, de 75 € à 283 000 €
Une cote également en baisse de 39 % en 2004 pour Barye, chef de file du 
mou-vement avec plus de 400 lots dispersés chaque année. L'artiste 
retrouve donc son niveau de 1994. Son apogée couvre les années 1837 
à 1848 et la majorité des uvres en circulation datent de cette 
époque. Pour séduire la classe moyenne française, Barye réalisa 
à la fin des années 1840 de nombreuses reproductions en petits et 
moyens formats de ses sculptures monumentales. Il faut compter en moyenne 5 500 
€ environ pour acquérir un bronze de Barye aujourd'hui. Mais ses uvres 
n'échappent pas à la particularité des bronzes animaliers 
: une dispersion des prix très importante, variant de 75 € à 
283 000 € environ. Barye n'a plus produit de nouvelles uvres après 
1869 mais ses modèles ont continué à être fondus après 
sa mort en 1875 par Barbedienne et ce jusqu'au tournant du siècle. Une 
fonte Barbedienne est gage d'ancienneté et de qualité. La présence 
du cachet or « FB » explique donc de forts prix, d'autant 
que les sculptures le possédant sont rares. Les pièces antérieures 
à 1860 et les fontes XIXe figurent donc parmi les uvres les plus 
recherchées de Barye. 
Discipline auxiliaire avant la Renaissance, le dessin servait aux études prélimi-naires pour une peinture, une sculpture ou une architecture. Mais on a vite compris que ces esquisses préalables possédaient des valeurs expressives et financières propres. Pour les amoureux du dessin, Paris se fait chaque année capitale mondiale avec le Salon qui lui est consacré en mars. Cette manifestation entraîne dans son sillage une série de ventes aux enchères et d'événements annexes dans les galeries et musées parisiens. L'occasion de découvrir ce segment ou de débuter une collection. En matière de dessin ancien, la Renaissance italienne crève les plafonds suivie de près par les Écoles du Nord. Les dessins hollandais des XVIe et XVIIe siècles sont les plus prisés, denrées rares qui ne cessent de se valoriser, Rubens et Rembrandt caracolant en tête. Mais les ventes aux enchères fourmillent aussi de dessins anonymes ou de plus petits maîtres, qui laissent libre cours à la découverte et au rêve de plus-value. Plus de 50 % des dessins anciens sont toujours adjugés moins de 1 000 €, précise artprice.com.
Marché récent
Pratiquement atone dans les années 1990, le marché du dessin de 
l'École du Nord n'éveilla l'attention qu'en 1999. En quelques mois 
les prix des feuilles hollandaises et flamandes ont bondi de 43 %, entraînant 
une multitude de records, notamment à Amsterdam. Ainsi, une gouache de 
Cornelis Troost a été adjugée 310 000 florins (140 672 €), 
multipliant par six son estimation basse. Début 2000, deux superbes records 
pour Rembrandt couronnaient le succès des feuilles anciennes : 3 400 000 $ 
et 2 300 000 $ lors d'une vente à New York. Ce secteur a eu le vent en 
poupe jusqu'en 2003 (+ 16,7 % de hausse des prix depuis 2000). Mais après 
ce pic, le mouvement haussier s'est arrêté net et les prix ont chuté 
de 25 % au cours des douze derniers mois. La plus forte enchère en 2004 
pour un dessin de l'École du Nord n'est que de 200 000 € pour Inn 
on Dyke, une encre de Rembrandt.
| 2003/2004 | 1994/2004 | |
| Ecole du Nord XVIIe | -25,1 % | +23,6 % | 
| Peter Paul Rubens | +1,2 % | +29,9 % | 
| Van Goyen | -26 % | -26,9 % | 
| Variation des prix des dessins : janvier 1994 - décembre 2004 | ||
Attention à l'état de conservation et à 
la qualité du trait
Les dessins anciens sont rares et les plus belles pièces ne sont plus en 
circulation mais à l'abri de collections privées ou publiques. Celles 
des grands maîtres des XVe et XVIe siècles sont rarissimes : seuls 
deux dessins de Léonard de Vinci ont été adjugés sur 
10 ans. La signature ne suffit pourtant pas à expliquer les prix. L'état 
de conservation de ces uvres fragiles, la qualité du dessin et l'expressivité 
du trait sont des facteurs beaucoup plus déterminants.
Des Raphaël à moins de 4 000 €
Ainsi, des feuilles d'artistes secondaires peuvent se vendre plus cher que certains-dessins 
de maîtres incontestés. Une seule feuille de Raphaël (1483-1520) 
a dépassé le million d'euros alors qu'en 1998 on pouvait s'enorgueillir 
d'acheter moins de 4 000 € une étude du même artiste (Brustbild 
einer Madona, chez Kornfeld). Face à une telle pénurie, on voit 
de plus en plus fréquemment de superbes feuilles d'artistes de moindre 
renom, voire des feuilles simplement attribuées, atteindre les sommets. 
Ainsi, la Figure couronnée de lauriers, attribuée à 
Lorenzo di Credi s'est arrachée 2 millions d'euros en mars 2001 chez Piasa, 
à Paris. Signe de l'exigence des acheteurs : le taux d'invendus des feuilles 
anciennes s'élève à 32 % en 2004. Petites études mal 
conservées, esquisses préparatoires inachevées, feuilles 
anodines au prix de réserve trop élevé ont des chances de 
faire partie des lots ravalés.
Tirées d'une gravure sur bois, sur cuivre ou d'un procédé lithographique, les estampes permettaient au XVe siècle de faire circuler des images pieuses ou des modèles d'ornement. Expression d'un art de vivre et d'idées politiques ou sociales aux siècles de Durer ou Watteau, elles devinrent le mode artistique favori des romantiques (Delacroix, Corot...), et des impression-nistes (Manet, Renoir...). À son tour, le Pop Art a diffusé en masse ses images cultes grâce aux procédés sérigraphiques.
 Une valeur un peu trop sûre
Chaque année, environ 50 000 estampes inondent les enchères. 72 
% d'entre elles partent à moins de 1 000 €, dont plus de 10 000 dans 
les salles des ventes françaises. Petits prix, diversité d'auteurs, 
de sujets et d'époques font des estampes le médium idéal 
pour découvrir le monde de l'art. Cependant, si les multiples sont populaires, 
ils ne sont malheureusement pas aussi porteurs que des uvres uniques. Une 
estampe achetée moins de 1 000 € il y a dix ans n'aura vu sa cote 
évoluer ni à la hausse, ni à la baisse. Cette faible volatilité 
des prix intronise les estampes à moins de 1 000 € au rang de valeurs 
sûres du marché. Au grand dam des spéculateurs !
Chercher la rareté
Les collectionneurs comptant sur l'estampe pour faire évoluer leur patrimoine 
jetèrent donc leur dévolu sur les pièces importantes. Les 
estampes acquises plus de 10 000 € ont vu leur prix progresser de 9,5 % en 
2004 et même de 24 % en dix ans, annonce artprice.com. Sauf qu'entre 10 
000 et 100 000 €, le marché se restreint fortement ! En dix ans, seuls 
750 artistes ont vendu une estampe dans cette fourchette de prix, dont Pablo Picasso 
(1 336 lots), Marc Chagall (653 lots), Henri de Toulouse-Lautrec (573 lots) et 
Andy Warhol (525 lots).
| 2003/2004 | 1994/2004 | |
| Estampes Pop Art | -2,7 % | +23,4 % | 
| Andy Warhol | +17,5 % | +101,2 % | 
| Roy Lichtenstein | -10,5 % | +56,7 % | 
| Tom Wesselman | +43,5 % | +22,0 % | 
| Variation des prix des estampes : janvier 1994 - décembre 2004 | ||
Parmi eux, seules les estampes d'Andy Warhol ont été plus rentables que la moyenne du marché (+ 83 % depuis 1997). Même si cette progression reste plus faible que celle observée pour ses pièces uniques, ses peintures ayant quadruplé durant la même période, elle témoigne de la bonne santé des estampes Pop Art. Depuis 1997, la cote de Roy Lichtenstein a progressé de 43 %, celle de Jasper Johns de 41 % et celle Tom Wesselman de 51 %. Preuve de leur succès, plus de 1 000 estampes du Pop Art américain sont mises aux enchères chaque année. Si le Pop Art brouilla la distinction entre uvre d'art et techniques artistiques à caractère commercial, désormais les prix atteints peuvent décourager un grand nombre d'amateurs : 50 % des lithogra-phies d'Andy Warhol s'arrachent plus de 3 800 $.
Public d'initiés
Même si les estampes sont parfaites pour commencer une collection à 
moindre frais, ce marché s'adresse plutôt à un public d'initiés. 
Au-delà de la signature, du sujet, de la surface et de la période 
de création, de nombreux facteurs propres à l'estampe sont à 
considérer dans la fixation du prix de l'uvre : la technique usitée 
(eaux-fortes et aquatintes, gravures, lithographies), l'état du tirage 
(épreuves et préalables au tirage définitif sont particulièrement 
recherchées), l'état de conservation et la qualité du papier, 
ou encore le nombre de tirages (plus le tirage est restreint, plus les estampes 
sont rares, donc chères) et le numéro du tirage (au bout d'un certain 
nombre de tirages, certaines épreuves anciennes perdent considérablement 
en qualité, devenant fades et ternes). E.N.
Succès en rafale à New York
II n'y a encore pas si longtemps, dans les années 90, le seul médium 
capable de remporter des records et d'entraîner des phases spéculatives 
était la peinture. De nouveaux supports ont vu le jour ces dix dernières 
années et il semble que ce renouvellement artistique ait séduit 
le public. Pourtant, la photographie contemporaine pourrait n'en être qu'à 
ses prémices même si certains résultats se révèlent 
étourdissants : 650 000 $ en novembre dernier pour un cliché 
de Richard Prince chez Sotheby's New York ; 420 000 € pour Untitled 
N° 92, 1981, une uvre de Cindy Sherman, sous le marteau de Philips 
à la même époque et dans la même ville. On l'aura compris, 
le marché de la photographie contemporaine est à New York. D'ailleurs, 
si la cote des photographes américains a progressé, c'est bien grâce 
aux vacations new-yorkaises menées d'une main de maître par les grandes 
maisons de ventes internationales, qui ont su, entre autre, récolter les 
bénéfices d'un marketing ultra-développé.
Spirale inflationniste
Le marché de la photographie contemporaine est avant tout spéculatif 
: en 2004 près de 3 000 clichés ont été vendus 
en France, soit dix fois plus qu'il y a douze ans ! En moyenne, les prix de la 
photographie ont augmenté de 7,6 % par an entre janvier 1994 et décembre 
2004, contre 4,4 % pour la peinture, d'après artprice.com. Cependant, il 
ne faut pas oublier que le marché de la photographie contemporaine n'aurait 
jamais pu atteindre ces résultats sans l'explosion du marché de 
la photographie ancienne. Ce sont les 460 000 £ récoltés 
par Sotheby's pour la vente de la célèbre Grande vague, Sète, 
1855 par Gustave Le Gray en 1999 qui ont fait décoller le marché 
de la photographie. Ce record a fait prendre conscience au marché de la 
valeur financière de ce « nouveau » médium.
Clichés allemands
Depuis, l'euphorie s'est emparée du marché entraînant dans 
une spirale inflationniste la photographie contemporaine. Par ailleurs, à 
l'inverse des Américains, les photographes allemands sont en perte de vitesse 
depuis deux ans. Ainsi, la cote du renommé Andréas Gursky s'amenuise 
depuis 2002 : entre janvier 2003 et janvier 2005, ses prix ont baissé de 
21,9 %. D'autres ont perdu plus de 40 %. Une opportunité d'achat ?
 Enchères ou galeries ?
Les marchands de photos anciennes s'alignent sur le prix des ventes aux enchères. 
Les uvres contemporaines sont en revanche plus chères dans les ventes 
aux enchères que dans les galeries. Souvent jeunes et très fortunés 
pour avoir surfé sur la vague de la « net économie », 
ces acheteurs se déplacent peu. Ils sélectionnent les pièces 
sur les catalogues de ventes et se retrouvent alors à plusieurs à 
enchérir sur les même uvres, ce qui fait considérablement 
augmenter l'adjudication finale.
copyright ©2005 Patrimoine Magazine