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L'industrie du troisième millénaire

  in La Tribune Edition électronique, 12 mars 2001

 

 

 

Artprice.com parie sur l'art pour tous
La première "dotcom" introduite au Nouveau Marché veut que le marché de l'art devienne transparent de manière à le rendre accessible au plus grand nombre.

" Jusqu'à présent le marché de l'art était composé de victimes et d'initiés ", ainsi s'exprime l'entrepreneur, Thierry Erhmann, qui en fondant Artprice.com a voulu " normaliser l'un des derniers marchés opaques ". Depuis sa création en février 1997, Artprice.com collecte, centralise et commercialise, essentiellement via Internet, tous les flux d'informations mondiaux concernant les marchés de l'Art. Depuis les catalogues Sotheby's jusqu'à la feuille de choux ventant les mérites de la statuette traditionnelle tibétaine, le site prétend répertorier dans ses bases de données " 99% du marché mondial ". Ainsi l'amateur d'art, qu'il soit simple collectionneur ou véritable professionnel, peut estimer et comparer le prix d'un objet qu'il désire acheter ou vendre.

Car Artprice.com, à l'instar d'un véritable marché financier, a également mis en place une méthode d'évaluation économétrique des artistes et des objets permettant d'établir des comparables, et vient de créer des indices de marché traduisant l'évolution du secteur en fonction des prix et des volumes de transaction. Par exemple, les ventes de tableaux sont rigoureusement analysées en fonction de la taille de l'œuvre, de son prix ou de l'artiste.

Pour Thierry Ehrmann, il ne fait en effet aucun doute que le marché de l'art va exploser. " On sait qu'un marché croît lorsqu'il est normalisé ", estime-t-il. L'art qui comptait " 500.000 collectionneurs après la guerre, s'apprête maintenant à conquérir des millions de consommateurs ". Il n'est plus l'apanage de quelques initiés et les habitudes changent. 52% des Français possèdent une œuvre d'art, acquise par héritage, donation ou achat, qu'ils n'ont plus, le cas échéant, de scrupules à vendre comme c'était le cas jusqu'à une certaine époque. " Avec un ticket d'entrée équivalent de 1000 dollars, l'art dévore le luxe. Ce qui explique que Bernard Arnault soit présent à 16% dans notre capital ", se réjouit le PDG.

Le portefeuille de clients d'Artprice.com, composé pour sa majeure partie de clients B2B mais également d'amateurs individuels, est d'ailleurs en passe de se diversifier. Si les particuliers sont de plus en nombreux, la clientèle business change également de visage. Jusqu'à présent, les principaux clients du groupe sont les agences de presse, les assureurs, les institutionnels et les professionnels de l'art comme Sotheby's ou Christie's, pour lesquels " Artprice.com représente un tiers certificateur ".

2001 devrait être pour Artprice.com l'année des gestionnaires de patrimoine et des banques d'affaires, " dont la demande est de plus en plus importante car ils cherchent à diversifier leurs investissements ", précise Thierry Ehrmann. " Et c'est maintenant possible car nous avons donné des repères objectifs à ce marché ". L'autre axe de développement va consister pour la "dotcom" à s'attaquer au marché des transactions privées, c'est-à-dire à celles qui se déroulent de manière confidentielle, sans passer par les canaux traditionnels, comme les ventes aux enchères publiques.

Le spécialiste de la vente de flux d'information a réalisé en 2000 un chiffre d'affaire de 22 millions de franc (généré à 70% par l'activité B2B et 30% par les particuliers), tout en restant déficitaire. Pour 2001, la société prévoit 100 millions de francs de revenus et un résultat d'exploitation positif. "Nous devrions réaliser une marge opérationnelle de 15%, c'est le taux classique de l'activité de banque de données", précise le PDG. Introduite en fanfare au Nouveau marché à 19,06 euros fin janvier 2000, Artprice.com avait été incotable dès son entrée à la Bourse de Paris, victime d'un trop grand succès. Depuis, l'engouement des investisseurs est quelque peu retombé. Aujourd'hui, Artprice est tombé sous son cours d'introduction à un peu plus de 13 euros, mais compte bien se rattraper cette année.

Sandrine Cassini
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